Un pape à la retraite

Un pape « à la retraite » : la transparence est en fait un vrai cadeau
Bert Beach * – L’annonce surprise de Benoît XVI, Souverain Pontife de l’Église catholique romaine, de «renoncer au ministère de l’évêque de Rome », le 28 Février 2013 , a abasourdi plus d’un dans le monde catholique et au-delà.
Cette démission, même si Benoît n’a pas utilisé ce terme dans sa déclaration du 11 Février, est une pratique presque inconnue, parce que la dernière fois qu’un pape a quitté son poste était il y a environ 600 ans, en 1415.
On pourrait dire que Benoît XVI a fait un grand cadeau à l’Église catholique : mettre un terme au critère lourd, vieux de plusieurs siècles, que les papes restent en fonction jusqu’à leur mort. Avec le passage du temps, cette tradition est devenue de plus en plus problématique. En ce qui concerne ses évêques, l’Église catholique a mis en place il y a plusieurs décennies, la possibilité de démission à 75 ans, sauf pour le pape, l’évêque de Rome.
Avec l’augmentation significative de la longévité moyenne, on s’attend donc à ce que les papes vivent de plus en plus longtemps, avec tous les problèmes liés aux limites de la vieillesse. L’Église romaine a la  possibilité d’avoir un pape invalide par la maladie d’Alzheimer ou d’autres maladies graves invalidantes .
Mais il peut y avoir une autre signification implicite dans la décision de Benoît XVI : l’ancien cardinal Joseph Ratzinger, un érudit très respecté,  a rapidement compris qu’être  étudiant en théologie et pape ne sont pas la même chose. On pourrait dire que ces rôles sont presque opposés.
Le pape est l’administrateur et le dirigeant de la plus grande organisation religieuse chrétienne, l’Église catholique romaine. En tant que chercheur, d’autre part , il a la passion de faire émerger des idées pour la discussion et le débat dans des échanges universitaires. En revanche, le dirigeant de l’Église doit, même dans un environnement centralisé et puissant,  offrir des réponses et des solutions permanentes. Mon impression est que Benoît, parfois très à l’aise dans la «magistrature suprême» avec ses nombreux besoins  ait semblé être harassé, en particulier, par ce qu’on pourrait appeler l’incontournable « lutte ecclésiastique interne » à la Curie, le gouvernement central qui peut consommer une grande partie de l’énergie de l’un des papes les plus âgés de l’Histoire.
Dans sa décision de «renoncer» à sa fonction à la fin  Février, Benoît XVI a fait plus que de mettre un terme à  des siècles de tradition.
Maintenant, il y aura une nouvelle clarté et, si j’ose dire, de l’honnêteté pour assurer le public que le pape en fonction est en bonne santé, sain d’esprit et capable de prendre toutes les décisions importantes concernant l’Administration et l’avenir de Église catholique. La transparence est, en fait, un grand cadeau.

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